Maladie de Lyme , Paludisme et Covid Long: Un Possible Lien avec l'histamine ?
Histamine, Maladie de Lyme et Paludisme : Un Lien Immunitaire Sous-Estimé
Les maladies de Lyme et le paludisme, bien que très différentes en apparence, partagent un point commun crucial : l’histamine, un acteur clé dans la réponse immunitaire et inflammatoire du corps. L’histamine joue un rôle central dans ces deux maladies, en modulant la réponse immunitaire du corps face aux infections, souvent en générant des effets secondaires non négligeables. Mais quel est vraiment ce lien et comment peut-il aider à mieux comprendre ces maladies ?
L’Histamine et le Paludisme
Le paludisme, en particulier le neuropaludisme, est une forme grave de cette maladie causée par Plasmodium falciparum chez l’être humain. Les manifestations neurologiques sévères associées au neuropaludisme sont encore difficiles à expliquer, mais elles semblent être liées à une perturbation de la barrière hémato-encéphalique (BHE) et à une inflammation cérébrale. Une des causes sous-jacentes est la libération d’histamine. Lors de l’invasion du parasite, cette libération provoque une inflammation neuronale et une adhésion des globules rouges infectés aux parois vasculaires, augmentant les dommages cérébraux.
Les effets de l’histamine varient selon les récepteurs activés (H1, H2, H3, H4) et les types de cellules impliquées, que ce soit des cellules immunitaires ou des fibres nerveuses. L’histamine peut avoir des effets à la fois pro- et anti-inflammatoires. Par exemple, l’activation du récepteur H3, présent dans le système nerveux central, inhibe la libération d’histamine et d’autres neurotransmetteurs comme la dopamine et la sérotonine. Cela explique les symptômes neurologiques du paludisme, tels que des troubles cognitifs, des troubles du sommeil ou des changements d’humeur.
L’Histamine et la Maladie de Lyme
La maladie de Lyme, causée par la bactérie Borrelia burgdorferi, est également marquée par une libération d’histamine, bien que son lien soit moins étudié que celui avec le paludisme. Les tiques, vecteurs de cette maladie, provoquent une accumulation de basophiles aux sites d’infection, ce qui favorise une libération d’histamine localisée. Cela peut expliquer une partie des symptômes allergiques et inflammatoires observés chez les patients atteints de Lyme.
Les patients atteints de Lyme développent souvent des anticorps IgE spécifiques contre la bactérie, ce qui pourrait favoriser une réponse inflammatoire excessive à médiation histaminique, notamment dans les cas de réinfestation ou d’infection chronique non traitée rapidement. Les symptômes de la maladie de Lyme, notamment les douleurs articulaires, les troubles neurologiques et l’arthrite, sont similaires aux effets inflammatoires de l’histamine, laissant penser que cette molécule pourrait jouer un rôle central dans la pathogenèse de la maladie.
Un Lien Possible avec le Covid Long ?
Fait intéressant, les résultats des études sur la maladie de Lyme et le paludisme montrent des similitudes avec les observations faites chez les patients atteints de Covid long. Le Covid-19 semble également activer les mastocytes et la libération d’histamine, notamment via l’interleukine-1. Cela suggère que l’histamine pourrait être un facteur clé dans la réponse immunitaire excessive observée chez certains patients Covid, notamment ceux souffrant de symptômes persistants.
Conclusion
L’histamine, souvent reléguée au second plan dans le traitement des maladies infectieuses, mérite une attention particulière. Elle semble jouer un rôle central dans des maladies telles que le paludisme, la maladie de Lyme, et peut-être même le Covid long. Comprendre ses effets sur le système immunitaire et inflammatoire pourrait ouvrir de nouvelles voies de traitement pour ces maladies. Au lieu de se concentrer uniquement sur la réponse pathogène, il pourrait être bénéfique de mieux cibler la régulation de l’histamine pour améliorer les résultats des patients.